France 3 et le Syndrome de Stockholm

Prise en otage par le terrorisme qui déferle sur notre monde et qui inquiète de plus en plus nos concitoyens, notre chaine régionale semble sérieusement atteinte de ce funeste syndrome qui a déjà fait tant de dégâts et qui semble de plus en plus contagieux.

On a tout dit, avant la diffusion du reportage sur Mérah, sur la maladresse et l’indifférence à l’égard des familles des victimes et la complaisance à l’égard de l’entourage du tueur sanguinaire, à qui France 3 a offert une exceptionnelle tribune pour se refaire une virginité morale. Mais ce texte d’Alexandre Arcady l’exprime d’une manière tellement exceptionnelle !!

Et puis, après avoir visionné le film, on assiste en direct au cynisme du réalisateur qui, pour toute justification, explique qu’en fait  "il ne fait qu’exposer les choses".

La sœur de Mérah s’est complètement contredite, « ce n’est pas à lui de juger » ; Les horribles scènes de tueries  que les médias  s’étaient pourtant promis de ne jamais montrer (que la justice lui a intimé de couper au montage en plus, qu’est ce que cela aurait été autrement !): « c’était pour faire ressentir les évènements ». Et comme l’avait prévu Arcady, et comme tout le monde s’y attendait en fait, on a eu droit à la complainte du père divorcé, de la perte d’autorité, de la mère au chômage… signes pathognomoniques de ce fameux syndrome

Imaginez ce que serait notre monde –déjà si fragilisé- si tous les fils de chômeurs et de divorcés finissaient dans de telles dérives. Les pérégrinations pakistanaises n’apparaissent que comme la conséquence de sa tragédie personnelle, alors que l’endoctrinement qu'on lui a fait subir (l’interview de son mentor était insupportable) est la cause majeure de tous ces crimes odieux.

 Pauvre journaliste, pauvre chaine, eux aussi à la dérive. Du coup on se rassure en se disant que seuls deux millions de personnes ont assisté à cette parodie de journalisme, toujours plus porté au voyeurisme le plus malsain et à l'exploitation des grosses ficelles médiatiques.

               CHAMS

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