LES ANNEES 36-39

12/03/2013 00:24

Internet engendre tous les excès, mais il permet aussi, heureusement, d’essayer de diffuser des informations avec un regard différent, comblant les nombreuses erreurs et mensonges (délibérés ou par omission, ce qui est souvent bien pire) déversés à longueur d’année sur nos médias formatés.

Ainsi sur la Shoah, de nombreux sites, blogs et pages  Facebook  essayent de combler ces lacunes, permettant de montrer à la face du monde, aux plus jeunes notamment, l’ignominie des affirmations ou insinuations à caractère révisionniste ou négationniste. C’est salutaire.
Malheureusement, l’histoire semble se répéter et il va bien falloir revenir sur la période antérieure à la guerre 39-45 et la Shoah qui s’y est déroulée.
En effet plusieurs points communs, et non des moindres, semblent se dessiner entre cette funeste période et celle que nous traversons. Les certitudes et prétentions dont nous faisons montre -en raison des avancées technologiques fabuleuses et de la facilitation de l’accès au savoir dont nous avons bénéficié dans ces dernières décennies- ne doivent pas nous éblouir au point de ne pas voir arriver le glacial vent de la tempête, qu'il serait bon de décrire :
 
-Comme dans les années 36-39, l’Europe traverse une grave crise économique,morale, sociale et politique, tellement difficile à surmonter qu'elle ébranle toutes les convictions humanistes encrées dans notre histoire et notre civilisation; au point de libérer la parole et de déverser sans vergogne les sentiments les plus haineux, racistes, antisémites, xénophobes, mais même anti-riches…
Maintenant nous aurons une difficulté supplémentaire, à cause de la liberté d’expression sans limite que procure l’accès à la « Toile », ce dont profitent tous les racistes de tous poils, nourris au biberon de l’antisémitisme depuis leur plus tendre enfance, même s’ils ont appris à le cacher de longue date derrière le terme et l’idéologie bien pratique d’antisionisme. Depuis quelques mois se développe une inquiétante tendance à ladésinhibition par rapport au tabou de ce que l'on croyait pouvoir nommer le crime suprême, la Shoah. Le dernier exemple significatif se trouve, une fois de plus, dans « Médiapart » 
Bien sûr ce n’est pas une surprise, mais les « caricatures au nez crochu » des années d’avant-guerre (que l'on commence à voir réapparaître en Europe) ne l’étaient pas non plus ; elles ont pourtant contribué à façonner l’opinion, de telle sorte que lorsque les lois anti-juives puis les déportations se sont produites, pratiquement personne n’a été choqué au point de réagir énergiquement.
 
-Comme dans les années 36-39, ceux qui, comme j’essaye de le faire aujourd’hui, attiraient l’attention de l’opinion publique sur ces dangers, étaient considérés comme des « oiseaux de mauvaise augure », des pessimistes invétérés, se complaisant dans les perspectives les plus sombres et défaitistes, alors que l’on ne s’était jamais autant adonnés aux plaisirs de la fête, des concerts et des vacances ; au moins à l’époque avaient ils une excuse, tout cela était si nouveau !!  
Le pacifisme était, comme aujourd’hui, encensé et ceux qui voulaient gâcher sa célébration étaient également considérés comme de vulgaires va-t-en-guerre méprisables, empêcheurs de s’amusant en rond… Le pire, c’est que, déjà à l’époque, les futures victimes étaient en pointe contre ces théories ; là aussi elles avaient une excuse : qui aurait pu imaginer ce qui allait arriver ?
Déjà on pouvait lire que ces juifs étaient obsessionnels et ingrats à l’égard de cette Europe si bienveillante à leur égard. Propos malheureusement repris –même si beaucoup plus édulcorés- par des intellectuels que l’on ne peut même pas qualifier d’antisémites (voir la « lettre ouverte à Martine Gozlan et Caroline Fourest »).
La ressemblance est saisissante entre les jeunes juifs européens de cette époque et nos contemporains, si peu nombreux à exprimer ouvertement ces craintes, gênés à l’idée d’être catalogués comme fascistes par la sempiternelle bien pensante intelligentsia gauchisante ; ils craignaient déjà de perdre leurs amis, forcément imbibés de cette idéologie qui a su traverser tous les âges, en arrivant miraculeusement à se dédouaner de toutes ses erreurs.  
-Comme dans les années 36-39, un Hitler se profile à l’horizon du Levant, lui aussi élu démocratiquement par un peuple fanatisé, avec des ambitions tout aussi funestes et radicales envers le peuple juif, qu'il se permet d’exposer clairement au vu et au su de la face du monde ; de nos jours, on lui offre même une tribune universelle à l ONU, quasi-annuellement, pour y déverser sa haine et exposer ouvertement ses plans pour réaliser ses projets. Et comme alors, apparaissent des nouveaux Mussolini et Franco, servant à la fois de relais politiques d'Etat et de faire-valoir, pas dans les mêmes pays, mais avec la même ambition et la même haine ancestrale.   
Pourtant, ignorant –ou feignant d’ignorer- ces aspects de notre histoire toute proche, les « fils spirituels »  de ces pseudo-pacifistes de l’époque essaient toujours de minimiser, par tous les moyens, les dangers de ces idéologies criminelles, en les associant à la mise en accusation permanente, à l’époque des juifs, de nos jours des sionistes. 
Et comme alors, comme depuis toujours, e n'est pas tant l'expression de cette haine primaire qui fait peur, mais l’incompréhensible silence de peuples cultivés, si prompts à s'indigner envers les dictateurs et leurs crimes contre les populations, sauf s'il s' agit des juifs… pardon des sionistes. 
 
Les gouvernements européens n'ont pas hésité à verser des millions d'Euros aux autorités palestiniennes pour confectionner des livres scolaires  consacrés à l’enseignement de la haine, comme en témoignent ces documents vidéo ou papier; s'ils pouvaient en verser un peu dans l’enseignement de cette période 36-39, nous pourrions au moins conserver une petite lueur d’espoir. Mais ne rêvons pas.
Quand on voit la réaction de certains enfants à l’enseignement de la Shoah dans les écoles, on est en droit d’exhorter nos concitoyens à la vigilance… sans haine.
 
                                                                                                                                                                                                                   CHAMS 
 

 

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